Accusations réciproques de « crimes contre l'humanité »

La querelle franco-française liée à la date 19 mars se prolonge, le , avec la proposition de loi de Thierry Mariani (UMP) « visant à établir la reconnaissance par la France des souffrances subies par les citoyens français d'Algérie, victimes de crimes contre l'humanité du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique »282.
La question de la repentance est une des constantes des relations franco-algériennes. Dès 1964, des voix se sont élevées pour condamner l'amnistie totale et générale accordée à tous les criminels de guerre et auteurs de crimes contre l'humanité durant le conflit. Cette amnistie est prévue par le texte même des accords d'Évian (deux fois : titre II, chapitre 1 §K pour les personnes déjà jugées et emprisonnées à l'époque et chapitre 2 §A, « Dispositions communes » pour tous les faits jusqu'à la date des accords)218, et aurait été confirmée en France par la loi du 31 juillet 1968283 et en Algérie par son intégration dans le Code pénal284 bien que cela soit contesté par quelques avocats du côté algérien et FLN285 et du côté de certains Français d'Algérie286.
Au niveau des manuels scolaires en usage en Algérie, les crimes colonialistes français en Algérie sont qualifiés de génocide et de crimes contre l'humanité depuis 1979. Un manuel d'histoire datant de 1985, retiré depuis une dizaine d'années, va encore plus loin en qualifiant la colonisation de vaste processus de destruction de la vie et de la culture de l'homme sur terre.
En 1999, 2004 et en 2007, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a, en différentes occasions, qualifié la colonisation française de génocide culturel et a appelé la France à assumer son histoire en présentant des excuses formelles287.
Le , le député FLN Moussa Abdi, l'un des deux cents députés de la chambre basse du parlement algérien, dans une proposition de loi au parlement algérien, déclare : « nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux »288.
En février 2010, cent vingt-cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN au pouvoir, signent une proposition de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie289.

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