« Harki », terme désignant les auxiliaires algériens de l'armée française servant d'éclaireurs, d'interprètes, se déplaçant sans cesse dans le pays ou pour combattre tout simplement aux côtés des soldats français. Leur destin fut un des aspects douloureux de la guerre d'Algérie. Dès novembre 1954, le préfet Vaujour, directeur de la Sûreté nationale à Alger, obtient du gouverneur Roger Léonard et du ministre de l'Intérieur François Mitterrand l'autorisation de créer un corps spécial principalement composé de musulmans. En 1955, ce corps comprend 35 Groupes mobiles de protection rurale (GMPR). En 1957, ils seront 70 et deviendront l'année suivante les Groupes mobiles de sécurité (GMS). Les Sections administratives spécialisées (SAS) créées par Jacques Soustelle le 5 septembre 1955 sont dirigées par de jeunes officiers d'active ou de réserve. Elles sont protégées par un maghzen, groupe de 20 à 50 guerriers. Les harkas « troupes mobiles » sont officiellement reconnues le 8 février 1956 par le général Lorillot et leurs effectifs ne cessent d'augmenter. Dans son rapport sur le moral de l'armée, le général Salan indique que les harkis sont passés de 4 000 à 17 000 au cours de l'année 1957. Initialement pourvus d'armes de chasse253.
Le 13 mars 1962, un rapport transmis à l'ONU évalue le nombre de musulmans pro-français à 263 000 hommes : 20 000 militaires de carrière, 40 000 militaires du contingent, 58 000 harkis, unités supplétives formées à partir de groupes civils d'autodéfense, parfois promus « commandos de chasse » ces unités, prévues à raison d'une par secteur militaire, sont constituées en Kabylie, dans les Aurès et l'Ouarsenis, 20 000 moghaznis, éléments de police constitués à l'échelon des localités, et placés sous les ordres des chefs des sections administratives spéciales (SAS), 15 000 membres des GMPR (groupes mobiles de protection rurale), dénommés plus tard groupes mobiles de sécurité, assimilés aux CRS, 60 000 membres de groupes civils d'autodéfense, 50 000 élus, anciens combattants, fonctionnaires253.
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