L'année 1960 débute dans une atmosphère tendue. De nombreux pieds-noirs n'acceptent pas que le général de Gaulle ait évoqué le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le rappel à Paris du général Massu va servir de détonateur à des journées insurrectionnelles appelées "semaine des barricades". Les ultra de l'Algérie française, avec à leur tête Pierre Lagaillarde, Jean-Jacques Susini et Joseph Ortiz, organisent une grande manifestation de protestation au cours de laquelle des incidents éclatent. Lagaillarde occupe avec ses partisans le quartier des facultés tandis que Joseph Ortiz investit le bâtiment de la Compagnie algérienne. Sur le plateau des Glières, là où se tient la manifestation, la foule n'a pas l'ampleur celle du 13 mai mais des barricades sont dressées. Alors que les gendarmes interviennent pour dégager les rues, des coups de feu éclatent: 14 gendarmes sont tués et une centaine sont blessés alors que les manifestants comptent 6 morts et 24 blessés. Lagaillarde reste retranché dans le quartier des facultés, appuyé par plusieurs unités de territoriaux en armes. Michel Debré ordonne à Delouvrier d'employer la force si nécessaire pour mettre fin aux émeutes d'Alger. De leur côté, les musulmans ne suivent pas et, sans que l'armée soit obligée d'ouvrir le feu, les pieds-noirs rentrent progressivement chez eux. Restent Lagaillarde et son dernier carré de fidèles. Le 30 janvier 1960, le colonel de parachutistes Dufour négocie avec les « rebelles » une sortie honorable. Lagaillarde et ses hommes défileront en silence avant de se rendre aux mains des forces de l'ordre. Les meneurs sont arrêtés et jugés par un tribunal militaire en métropole. Le procès dit « des Barricades » se tient à Paris au mois de novembre 1960. Les accusés Pierre Lagaillarde et Joseph Ortiz, mis en liberté provisoire pour la durée du procès, s'enfuiront à Madrid où ils fonderont l'OAS.
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