L'appel au contingent (1956-1957)

Guy Mollet décide de faire appel au contingent pour ce que l'on appelle la pacification en Algérie. Entre mai et août 1955, 40 000 hommes supplémentaires débarquent en Algérie. Le général Salan prend le commandement de la région militaire que constitue l'Algérie, ce sont plus de 450 000 militaires qui quadrillent le territoire algérien . Les attentats se multiplient dans tout le territoire et la guérilla commence à se signaler dans les montagnes, les légionnaires et les parachutistes doivent intervenir régulièrement dans les Aurès, en Kabylie et ailleurs. L'armée française est sur la défensive. Chaque mois, des milliers d'attentats ont lieu, augmentant la violence de la répression, ainsi, rien que durant le mois de janvier 1957, le FLN a conduit plus de 100 attentats à Alger et près de 4 000 dans le reste du pays251. La guerre a mobilisé plus de 1,5 million de jeunes appelés entre 1954 et 1962 avec l'allongement de la durée du service militaire252.
À ces effectifs, il faudrait ajouter le personnel de l'armée de l'Air, celui de la marine et celui de la gendarmerie, soit 56 000 hommes à la fin de 1959. Ce qui donne le chiffre, hors supplétifs, de 464 000 hommes en 1959 et qui estime les forces militaires françaises engagées en Algérie entre 735 000 et 805 000 hommes, il s'agit de la « plus formidable armada jamais vue en opération sur un territoire colonial ». Ces troupes sont encadrées par un nombre considérable d'officiers : 60 généraux, 600 à 700 colonels et lieutenants-colonels, 1 300 à 1 500 commandants. Face à cette armée d'officiers, dans le meilleur des cas, il n'y avait que six colonels de Armée de libération nationale (ALN) dirigeant les six wilayas et à peine 18 commandants, tous formés sur le tas250.

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