Le massacre du 8 mai 1945

Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après qu'un policier eut tué un jeune scout ayant brandit le drapeau algérien, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « pieds noirs » : 27 Européens et juifs[réf. nécessaire] sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants), ainsi que 700 Algériens. La répression de l’Armée française est brutale, quelques images de ces événements ont été archivées et diffusées par la télévision algérienne en 200542.
Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les indépendantistes, chiffre plus proche des 5 000 à 6 000 selon Charles-Robert Ageron43, ou des 6 000 à 6 500 calculés par le Service Historique de la Défense44 et Roger Vétillard45, tout en précisant qu'il s'agit d'une estimation haute. Selon l’historien Benjamin Stora, il s'élève entre 20 000 et 30 000. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts46. Du fait de la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie47, opinion qui, pour Charles-Robert Ageron, « ne peut pas être acceptée comme un constat scientifique »43.
Dans son rapport, le général Duval, maître d'œuvre de la répression, se montra prophétique : « je vous donne la paix pour dix ans, à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés »48,49

Commentaires