Palestro (avril-mai 1956)

Près de Palestro, à 70 km à l'Est d'Alger, le 18 mai 1956, 19 soldats du contingent sont tués dans une embuscade. La presse se fait l'écho de cet accrochage sanglant. Les cadavres mutilés frappent l'opinion. « Palestro restera comme la plus célèbre embuscade de la guerre, le symbole de ce qui peut arriver de pire : l'attaque surprise, l'impossibilité de se défendre, la mutilation des cadavres. La hiérarchie militaire saura d'ailleurs utiliser ce traumatisme pour vaincre les réticences »92. Dans l'après-midi qui suit la découverte des cadavres français, « quarante-quatre Algériens sont liquidés sommairement » alors que « la majorité, de l'aveu même des autorités militaires, sont des fuyards qui cherchent à échapper à l'encerclement organisé par les troupes françaises au nord de l'embuscade »93.
Au même moment Guy Mollet envoie de nombreux appelés en Algérie. L'émotion est intense en métropole. Le conflit apparaît sous un jour nouveau. L'Algérie n'est plus comme l'Indochine, un conflit lointain mené par des professionnels mais une affaire intérieure française à laquelle chacun participera, via un fils, un frère, un mari. Du coup, l'opinion métropolitaine devient potentiellement l'acteur principal du drame.

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