À la suite du départ de Félix Gaillard qui laisse vacant le poste de chef du gouvernement, une grave crise ministérielle s'installe le 15 avril. L'armée prend alors le pouvoir le 13 mai 1958, à Alger.
À 18 heures, Pierre Lagaillarde, leader étudiant de la rébellion contre la république française et commandant de réserve, lance ses miliciens du Groupe des 7 à l'assaut de l'immeuble du Gouvernement Général d'Alger, symbole de l'autorité nationale et de la République française. À 18 h 30 le « GG » présidé par le gouverneur Lacoste (SFIO) tombe aux mains des rebelles. À Paris, en réaction au « putsch d'Alger », le Gouvernement Pierre Pflimlin (MRP) est créé, il durera jusqu'au 28 mai 1958. L'image de la France dans le monde, et plus particulièrement en Europe occidentale en est fortement dégradée.
Pendant ce temps à Alger, le général Massu, commandant la 10e division parachutiste de la bataille d'Alger, prend la tête du comité de Salut Public et fait savoir au président René Coty de l'Union républicaine (UR) qu'il attend la formation d'un « gouvernement de Salut Public ».
Le 16 mai, des manifestations de « fraternisation » entre Européens et musulmans ont lieu sur la place du Forum à Alger. À propos de ces événements, le Président du Conseil de Gaulle déclare lors de son premier voyage en Algérie, le 6 juin 1958 à Mostaganem, département d'Oran :
« Il est parti de cette terre magnifique d'Algérie un mouvement exemplaire de rénovation et de fraternité. Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France entière pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs… Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main »
— Discours de Mostaganem, 6 juin 1958
Le 1er juin, à la suite de l'Opération Résurrection en Corse qui annonce l'imminence d'un putsch à Paris, le président annonce qu'il délègue ses pouvoirs au « plus illustre des Français », le général de Gaulle. Celui-ci forme un gouvernement de salut public et dans la foulée annonce la création d'une nouvelle constitution. C'est la fin de la Quatrième République.
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