Association des oulémas musulmans algériens
Association des oulémas musulmans algériens | |
Devise : « L'islam est notre religion, l'arabe est notre langue et l'Algérie est notre pays. » | |
Situation | |
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Région | Algérie |
Création | |
Siège | Alger |
Langue | Arabe |
Organisation | |
Créateur | Abdelhamid Ben Badis |
Président | Abderrazak Guessoum |
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L'Association des oulémas musulmans algériens (en arabe : جمعيّة العلماء المسلمين الجزائريّين, Jam‘iyyat al-‘Ulamā’ al-Muslimīn al-Jazā’iriyyīn ) est un mouvement historique actif dans la vie politique et religieuse de l'Algérie, surtout pendant la période dite de l'Algérie française. Sur le plan religieux, ils s'inspiraient de Mohammed Abdou, imam hanéfite égyptien et de son disciple Rachid Rida, qui recommandait le retour aux préceptes religieux des théologiens syriens du xive siècle. Ils se sont également appuyés sur les travaux et les nombreux ouvrages de ckeikh Abdelkader El Medjaoui qui est selon le penseur Algérien Malek Bennabi et l'historien américain Alan Christellow, l'un des premiers maillons de la chaîne de oulémas qui ont initié le mouvement islahiste en Algérie dès 1877. Sur le plan politique ils ont été influencés par l'émir Chekib Arslan, et le [Destour] tunisien. Le mot d'ordre du mouvement était « L'islam est notre religion, l'arabe est notre langue et l'Algérie est notre pays. »
Création
Elle est créée le 5 mai 1931 à Constantine et regroupe tous les oulémas d'Algérie, même maraboutiques, mais l'influence réelle vient de ceux formés dans les pays du Moyen-Orient et à Tunis. Le groupe devient influent avec l'apparition de son véritable chef, le cheikhAbdelhamid Ben Badis, lui-même disciple de Hamdène Lounissi (qui finit par quitter l'Algérie pour La Mecque) et de l'Imam malékite originaire de Tlemcen cheikh Abdelkader El Medjaoui (1848 - 1914).
Ben Badis est accompagné d'autres cheikhs, le cheikh El-Okbi qui a passé vingt-cinq ans au Hedjaz, à Médine et à La Mecque, et le cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi qui passe plusieurs années en Égypte et en Syrie ainsi que le poète Mohamed Laid Al Khalifa.
Programme
Leur programme est à la fois religieux et culturel. Au point de vue religieux, ils ont voulu ramener l'islam algérien à sa pureté originelle telle qu'ils l'imaginaient, en luttant contre les superstitions et le fétichisme. Au point de vue culturel, ils se sont consacrés à restaurer la communauté islamique, en rapprochant sunnites et chiites autour des points de vue sunnites, arabophones et berbérophones, pour créer un seul bloc de musulmans algériens.
Éducation
Ils dispensaient une éducation aux enfants algériens, leur méthode pédagogique est conçue, d'après Charles-André Julien, selon le canon moyen-oriental et panarabe. Ils dispensaient des cours d'enseignement de la langue arabe, des cours de vulgarisation de l'histoire nationale algérienne, de religion, de grammaire, de mathématiques, etc. Ces écoles étaient mixtes en un temps où les « écoles de la République » ne l'étaient pas. Les étudiants devaient assimiler l'esprit critique de la science contemporaine afin qu'ils puissent selon Ben Badis « assimiler tout le modernisme et toute la culture de notre époque au moyen de la langue arabe. » La plus importante école religieuse créée, fut celle de Constantine. Sous les auspices de Ben Badis, elle reçut environ trois cents enfants. Dans les écoles des grandes villes, les oulémas donnaient des cours de théologie, de philosophie, de droit, de littérature et d'histoire. Le but suprême devait être de créer à Alger une grande université, sur le modèle de la Zitouna de Tunis, qui serait un centre de rayonnement de la culture arabe.
Politique
Sur le plan politique, les oulémas représentent la tendance arabo-islamique dans le mouvement national algérien dont elle constitue l'une des principales composantes. Les oulémas sont partis en croisade contre les marabouts et les zaouïas. Cette croisade avait démarré en 1914 à la suite de la publication, par cheikh Abdelkader El Medjaoui de son ouvrage Elloumm' fi nothom el bidè', ouvrage inspiré d'une poésie du moufti malékite de Constantine Mouloud Ben El Mouhoub. À cette époque, deux clans se sont affrontés par le biais de la presse: d'une part, les détracteurs de cheikh El Medjaoui et d'autre part, ceux qui le soutenaient dans les réflexions développées dans cet ouvrage. Après la création de l'association, le mouvement pratiquait peu d'alliance avec les partis politiques algériens, et comme pour le Destour et l'Action marocaine, ils ne manquaient jamais de rappeler l'individualité de l'Algérie qu'on ne peut confondre avec la France. Les mesures d'assimilations sont rejetées par les oulémas, Ben Badis exprima sa vision de la nation algérienne en 1936, dans le quotidien Al-Chihâb (Le Météore) :
« Nous avons cherché dans l'histoire et dans le présent et nous avons constaté que la nation algérienne musulmane s'est formée et existe, comme se sont formées toutes les nations de la terre. Cette nation a son histoire illustrée par les plus hauts faits ; elle a son unité religieuse et linguistique ; elle a sa culture, ses traditions et ses caractéristiques, bonnes ou mauvaises comme c'est le cas de toute nation sur terre. Nous disons ensuite que cette nation algérienne n'est pas la France, ne peut être la France et ne veut pas être la France. Il est impossible qu'elle soit la France, même si elle veut l'assimilation. Elle a son territoire déterminé qui est l'Algérie avec ses limites actuelles1. »
Ibn Badis dans son texte dont le titre est: "Mon opinion au sujet de Mustafa Kemal Atatürk et de sa révolution kémaliste"2 soutient la laïcité et la révolution, contre le khalifisme. Ibn Badis et Messali Hadj étaient en désaccord politiquement, car Messali est plus proche de Kamal à cause de la lutte anti-impérialiste et les relations avec la Russie. Messali devient conservateur sous prétexte de ne pas laisser aux Oulémas le monopole de la religion3.
Relations avec les autorités coloniales françaises
Les oulémas prenaient une place de plus en plus importante dans la vie politique et religieuse algérienne, ce qui inquiétait au plus haut point les autorités coloniales françaises4. Leur enseignement religieux menaçait les mokkadems des confréries soufies, les cheikhs des zaouïas maraboutiques.
Pour mettre fin à tout ça, le gouvernement décide en 1930 d'instituer dans chaque département, des comités consultatifs du culte. La circulaire Michel ordonne aux autorités locales de surveiller de très près les communistes et les oulémas. Par cette circulaire, les oulémas ne peuvent plus prêcher dans les mosquées, mais ceci ne diminuera pas le prestige des oulémas. Cette interdiction de prêche s'adressait surtout au cheikh El-Okbi qui bénéficiait d'un grand prestige, il sera accusé, par l'administration coloniale, d'avoir commandité l'assassinat du mufti Bendali.
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