Département français d'Algérie
Le département français d’Algérie est une ancienne division administrative de l’Algérie française, de 1848 à 1962.
Jusqu’en 1955, l’Algérie était divisée en 3 départements : Alger, Oran et Constantine, alors que la partie saharienne, appelée Territoires du Sud, relevait de l’administration militaire. En 1955, le département de Bône est créé par division du département de Constantine. En 1956, huit nouveaux départements sont créés, trois supplémentaires en 1958, dont deux sont supprimés l’année suivante.
Avant 1955
L’Algérie, officiellement annexée par la France en 1848, fut partagée le 9 décembre de la même année en trois provinces, comprenant trois territoires militaires et trois territoires civils érigés en départements : Oran, Alger et Constantine, dont la loi du en fixe les limites jusqu’à la réforme territoriale de 1956. Le sud algérien ne fut pas départementalisé, et formait 6 territoires qui furent regroupés au sein des Territoires du Sud en 1902, leur nombre fut réduit à 4 en 1905. La marque de ces départements apparaît dans les documents administratifs et dans le traitement du courrier.
En 1941, les trois départements et les Territoires du Sud furent numérotés de 91 à 94, à la suite des départements français de métropole1. En 1955, le département de Bône fut créé à partir du redécoupage du département de Constantine.
Numéro | Nom | Chef-lieu | Dates d’existence |
---|---|---|---|
91 | Alger | Alger | 1848 – 1957 |
92 | Oran | Oran | 1848 – 1957 |
93 | Constantine | Constantine | 1848 – 1957 |
99 | Bône | Bône | 1955 – 1957 |
94 | Territoires du Sud | - | 1902 – 1957 |
Après 1955
Création du département de Bône et de douze nouveaux arrondissements (1955-1956)
La loi no 55-1082, portant création du département de Bône, divisa le département de Constantine en deux départements :
- le nouveau département de Constantine, réduit aux arrondissements de Constantine, de Batna, de Bougie, de Philippeville et de Sétif ;
- le département de Bône, comprenant les arrondissements de Bône, de Guelma, de Souk-Ahras et de Tébessa.
Le décret no 55-1148 du 28 août 1955 créa neuf nouveaux arrondissements :
- deux dans le département d’Alger, à savoir :
- l’arrondissement de Bouira, comprenant les communes de plein exercice de Palestro, d’Aïn-Bessem, de Bouira et les communes mixtes de Palestro, d’Aïn-Bessem et de Maillot ;
- l’arrondissement de Fort-National, comprenant les communes de plein exercice de Fort-National et de Mekla et les communes mixtes de Fort-National, de Djurdjura, de Haut-Sebaou et d’Azeffoun ;
- quatre dans le département de Constantine, à savoir :
- l’arrondissement d’Aïn Bedia, comprenant les communes de plein exercice d’Aïn Beida et de Khenchela ainsi que les trois communes mixtes d’Oum-el-Bouaghi, de Khenchela et de la Meskiana ;
- l’arrondissement de Mila, comprenant les six communes de plein exercice d’Aïn-Kerma, d’Aïn-Tinn, de Grarem, de Mila, de Sidi-Merouane, de Zeraia ainsi que la commune mixte de Fedj-M’Zala ;
- l’arrondissement de Bordj-Bou-Arreridj, comprenant les trois communes de plein exercice d’Aïn-Tagrout, de Bordj-Bou-Arreridj et de Tocqueville ainsi que les trois communes mixtes des Bibans, des Maadid et de M’Sila ;
- l’arrondissement de Djidjelli, comprenant les cinq communes plein exercice de Chekfa, de Djidjelli, de Duquesne, de Stasbourg et de Ziama-Mansouriah ainsi que les trois communes mixtes de Djidjelli, d’El-Milia et de Taher ;
- trois dans le département d’Oran, à savoir :
- l’arrondissement d’Aïn Témouchent ;
- l’arrondissement de Marnia ;
- l’arrondissement de Relizane.
Le décret no 56-29 du 11 janvier 1956 créa, dans le département d’Oran, l’arrondissement de Saïda, comprenant les quatre communes de plein exercice de Saïda, de Franchetti, d’Aïn-el-Hadjar et de Berthelot ainsi que la commune mixte de Saïda.
Création de huit nouveaux départements (1956-1958)
Le décret no 56-641 du 28 juin 1956, portant réorganisation territoriale de l’Algérie, créa huit nouveaux départements :
- le département d’Alger fut divisé en quatre départements, à savoir :
- le nouveau département d’Alger, réduit aux deux arrondissements d’Alger et de Blida ;
- le département d’Orléansville, comprenant les arrondissements d’Orléansville ainsi que les deux nouveaux arrondissements de Ténès et de Teniet-el-Haad ;
- le département de Médéa, comprenant les arrondissements de Médéa, de Milana, de Boghari et d’d’Aumale ainsi que l'de Cherchell
- le département de Tizi-Ouzou, comprenant les arrondissements de Fort-National, de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Bordj-Menaiel ;
- le département d’Oran fut divisé en quatre départements, à savoir :
- le nouveau département d’Oran, réduit aux arrondissements d’Oran, de Sibi-bel-Abbès et d’Aïn-Temouchent ;
- le département de Tlemcen, comprenant les arrondissements de Marnia et de Tlemcen ;
- le département de Mostaganem, comprenant les arrondissements de Mostaganem, de Mascara et de Relizane ;
- le département de Tiaret, comprenant les arrondissements de Tiaret et de Saïda ;
- le département de Constantine fut, quant à lui, divisé en trois départements, à savoir :
- le nouveau département de Constantine, réduit aux arrondissements de Constantine, de Philippeville, de Djidjelli et de Mila ;
- le département de Batna, comprenant les arrondissements de Batna, d’Aïn-Beïda et de Biskra ;
- le département de Sétif, comprenant les arrondissements de Sétif, de Bougie et de Borj-Bou-Arreridj ;
- le département de Bône, créé par la loi, comprenant les arrondissements de Bône, de Guelma, de Souk-Ahras et de Tebessa.
Le décret no 57-604 du 20 mai 1957, portant modification des limites départementales et création d’arrondissements en Algérie.
Le décret no 58-137 du 3 février 1958, portant modification des limites territoriales de certains arrondissements des départements de Tlemcen et Sétif.
Création de trois nouveaux départements (1958)
Le décret no 58-271 du 17 mars 1958, modifiant l’organisation départementale de l’Algérie, créa trois nouveaux départements :
- le département de Miliana est formé des arrondissements de Miliana, de Berrouaghia, d'affreville et de dupperé ;
- le département d'Aumale est formé des arrondissements d’Aumale, de Tablat, de Bou-Saada et de Betna;
- le département de Bougie, formé des arrondissements de Bougie, d’Akbou, de Kherrata, de Lafayette et de Sidi-Aïch ;
- le département de Saïda, formé des arrondissements du Telagh, de Saïda et des arrondissements d’Aïn-Sefra, de Géryville et de Mécheria.
Le décret précité modifia le rattachement de deux arrondissements :
- l’arrondissement de Tébessa fut distrait du département de Bône et incorporé à celui de Batna ;
- l’arrondissement de Barika fut distrait du département de Batna et incorporé à celui de Sétif.
Suppression de deux départements (1959)
En 1959, les départements d’Aumale et de Bougie furent supprimés.
Les autres départements persistèrent jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Les divisions territoriales qu’ils représentaient furent en revanche conservées jusqu’en 1974, prenant le nom de wilayas à partir de 1968 et en conservant les lettres attribuées sur les plaques minéralogiques « 9A » pour Alger en « A ».
Les numéros « 9I » et « 9O » ne sont pas attribués pour éviter toute confusion avec les chiffres « 1 » et « 0 ».
Numéro | Nom | Chef-lieu | Dates d’existence |
---|---|---|---|
9A | Alger | Alger | 1957-1962 |
9B | Batna | Batna | 1957-1962 |
9C | Bône | Bône | 1955-1962 |
9D | Constantine | Constantine | 1957-1962 |
9E | Médéa | Médéa | 1957-1962 |
9F | Mostaganem | Mostaganem | 1957-1962 |
9G | Oran | Oran | 1957-1962 |
9H | Orléansville | Orléansville | 1957-1962 |
9J | Sétif | Sétif | 1957-1962 |
9K | Tiaret | Tiaret | 1957-1962 |
9L | Tizi-Ouzou | Tizi-Ouzou | 1957-1962 |
9M | Tlemcen | Tlemcen | 1957-1962 |
9N | Aumale | Aumale | 1958-1959 |
9P | Bougie | Bougie | 1958-1959 |
9R | Saïda | Saïda | 1958-1962 |
Numéros INSEE des Français d’Algérie
De manière générale, sur le numéro d’Insee (ou le numéro d’immatriculation au répertoire national d’identification des personnes physiques, NIR) des Français d’Algérie, le code du pays de naissance est fixé à 99 (naissance à l’étranger). La circulaire d’Alain Juppé du 30 septembre 19962 a donné la possibilité aux Français d’Algérie d’indiquer à la place du 99 leur numéro de département de naissance3 : 91 (département d’Alger), 92 (département d’Oran), 93 (département de Constantine) et 94 (Territoires du Sud)4.
Aucune confusion ne devrait être possible cependant avec les 4 départements de France métropolitaine portant ces numéros, qui n'ont été réattribués qu'en 1968 suite à leur création (réorganisation administrative des départements de l'Île-de-France), donc six ans après l'indépendance algérienne: ceux qui sont nés en Algérie française ont une année de naissance indiquée dans leur NIR jusqu'en 1962 alors que ceux nés dans les départements d'Île-de-France n'ont un NIR dont l'année n'est pas antérieure à 1968 (et ceux nés auparavant ont conservé le NIR indiquant avec leur année de naissance les départements d'Île-de-France antérieurs à la réforme territoriale). La réattribution des NIR vers le 99 pour les Français nés en Algérie française n'était donc pas nécessaire ni justifiée, c'était une mesure d'origine purement administrative.
Aucune mesure similaire n'a cependant été prise concernant ceux ayant acquis la nationalité française : le 99 reste utilisé comme pour les personnes de nationalité étrangère résidant en France alors qu'elles pourraient être inscrites au registre national avec le numéro de département et la commune où elles ont élu leur domicile légal et demandé ou obtenu leur naturalisation. De même, les Français qui naissent dans une commune française qui n'existe plus conservent leur NIR comportant le numéro de leur ancienne commune de naissance où a été enregistré leur état-civil à l'année indiquée dans le NIR et aucune modification de NIR personnel n'a jamais été nécessaire.
Après l’indépendance
Après l’indépendance de l’Algérie, le décret no 63-189 du maintient la division du pays en quinze départements ainsi que leur dénomination5. Les départements de Bône et d’Orléansville sont renommés respectivement départements d’Annaba et d’El-Asnam par l’ordonnances no 63-421 du 6. Le département de Batna reçoit la dénomination alternative de département de l’Aurès par l’ordonnance no 63-486 du 7 puis est renommé ainsi par le décret no 65-246 du 8.
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