Ben Bella a pour objectif de construire un socialisme typiquement algérien (liens avec Cuba et la France
à la fois). Il lance une réforme agraire, nationalise le commerce et
l'industrie et cherche à promouvoir l'autogestion sur les conseils du
révolutionnaire trotskiste Michel Pablo4.
Il fait par ailleurs expulser du parti, de l'armée et de
l'administration ses rivaux lorsqu'il devient secrétaire général du
bureau politique du FLN en . Son dauphin désigné est alors le colonel Boumédiène. Après l'adoption d'une constitution, il est élu en septembre 1963 président de la République algérienne, il réduit les insurrections kabyles et les diverses oppositions politiques. Soutenue par l'Égypte et par Cuba, l'Algérie repousse le Maroc lors de la guerre des sables. Il se rapproche des puissances communistes, Chine et URSS.
Partisan du panarabisme et admirateur du colonel Nasser, il organise une aide concrète aux révolutionnaires anticolonialistes africains18.
Après son retour à Alger le , il se retire de la vie politique et se consacre à des dossiers internationaux tels que la Palestine et l'Irak et rejoint les altermondialistes pour lutter contre « la mondialisation capitaliste »17. En 1990, il soutient fermement le régime de Saddam Hussein et prône une « alliance arabe contre l'agression occidentale en Irak ». Ainsi il déclare « Les
Algériens iront combattre, car là-bas ce sont les intérêts de tous les
Arabes qui sont menacés et nous assistons à la naissance d'une croisade,
une autre croisade lancée contre les peuples arabes »22.
En 1995, Ben Bella signe à Rome, avec les représentants de six autres formations et des personnalités politiques, la Plate-forme de Sant'Egidio
pour la sortie de crise et pour le retour à la paix. Les signataires du
« Contrat national » dit de Rome s'entendent sur un contrat politique
constitué d'un ensemble d’engagements dont les plus importants sont
l’alternance au pouvoir, la liberté de culte, la primauté de la loi
légitime sur tout autre loi issue d’assemblées non élues légitimement,
l’égalité des citoyens sans distinction d’aucune sorte, l’accession au
pouvoir par des moyens pacifiques, le rejet de la violence pour se
maintenir au pouvoir ou pour y parvenir.
Le 10 juin 1997, le MDA est dissous par le tribunal d'Alger23.
Il continue de revendiquer la lutte contre le colonialisme occidental et pour la défense du panarabisme22. Il déclare dans Jeune Afrique en : Il
faut faire l'Union du Maghreb. C'est tout à fait possible. Comment
pourrais-je penser autrement alors que, même si je suis né en Algérie,
même si j'ai été le chef de la rébellion algérienne, ma mère et mon père
étaient tous deux marocains22. Il fait par ailleurs de l'écologie l'une de ses principales préoccupations4. Il déclare par ailleurs que le Sahara occidental est marocain24.
En 2007, il est nommé président du groupe des Sages de l'Union africaine4. Par la suite, il devient membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le .
Il assiste à la prestation de serment du président Abdelaziz Bouteflika en 2009 et prône la réconciliation avec les islamistes en Algérie17.
Mort et funérailles
Le , il est transféré d'urgence dans un hôpital parisien25.
Le , il meurt à Alger. Le gouvernement algérien décrète un deuil national
de huit jours ; ses funérailles sont suivies par les plus hautes
autorités algériennes et par des chefs d'État ou de gouvernement des
pays voisins. En revanche, la presse algérienne relève le « silence
troublant de la France officielle », l'attribuant directement, en plein
cœur de la campagne présidentielle française, à une volonté de récupérer « l'électorat d'extrême droite, des Pieds-Noirs »26. Il est inhumé le à Alger au carré des Martyrs du cimetière d'El Alia.
Lors de sa mort et de ses funérailles, au niveau international,
de nombreux États, personnalités, mouvements et médias se sont
manifestés pour lui rendre un dernier hommage.
Le , le président de la République algérienne Abdelaziz Bouteflika annonce la publication d'un décret renommant l'aéroport d'Oran : Aéroport international d'Oran Ahmed Ben Bella, en hommage au premier président de la République Ahmed Ben Bella27.
Vie privée
En 1972, alors en captivité, il épouse la journaliste Zohra Sellami (1943-2010)28.
Robert Merle, Ahmed Ben Bella, Edició de Materials, 1965, p. 59
Texte
d'une citation à l'ordre de Corps d'armée décernée lors de la Campagne
d'Italie : « Sous-officier de renseignements d’un courage exemplaire. Au
cours de l’attaque des 12 et 13 janvier, a sans cesse stimulé les
tirailleurs de sa section par son audace et son exemple. A rempli de
nombreuses missions de liaison, malgré les bombardements et les tirs
d’armes automatiques. Toujours volontaire pour relever les blessés et
les panser quand il n’avait pas d’autre mission. Le 14 décembre 1943,
avait relevé lui-même d’un champ de mines exposé aux vues et aux tirs de
l’ennemi le corps d’un tirailleur de sa compagnie. », Ordre général No
35, du 9 mars 1944, signé par le futur maréchal Juin.
Saïd Kacem, « Ben Bella décoré par Mohammed VI : Il a été destinataire du Wissam alaouite », L'Expression, (lire en ligne [archive], consulté le 28 décembre 2016)
Commentaires
Enregistrer un commentaire