Guerre d'indépendance de l'Algérie
L'Algérie est une colonie particulière : elle fait partie de l'État français et est divisée en trois départements. C'est une colonie de peuplement où vivent un million d'Européens principalement français et à côté d'eux 8,5 millions d'Arabes et de Berbères. La population algérienne est dépourvue de la pleine citoyenneté française dans la mesure où elle est dépourvue du droit de vote. Les Français sont opposés à toute réforme alors que le nationalisme algérien se développe. Dès 1943, les Algériens ont fait apparaître leur aspiration dans le manifeste de Ferhat Abbas en mettant en avant l'égalité en droit. En 1945, la France n'est pas ouverte aux réformes. La classe politique estimait alors que les colonies était un élément essentiel de la puissance de la France et de fait réfute toute idée d'indépendance12. Le , lorsque des émeutes éclatent à Sétif, elles sont violemment réprimées. En 1947, un nouveau statut est accordé aux Algériens, ils deviennent des citoyens français avec le droit d'élire une assemblée qui doit siéger à Alger mais les Algériens et les Européens ont le même nombre de sièges au sein de cette assemblée. Cette réforme est considérée comme injuste par les Algériens et fait naître une rancœur ; les nationalistes demandent l'indépendance. Dans le cas de l'Algérie aussi, la décolonisation est imposée par le peuple de métropole lassé de poursuivre cette guerre, surtout à partir du moment où les appelés ont dû y participer. Les Français, consultés une première fois, lors des législatives de 1956, sur la négociation avec le Front de libération nationale (FLN), ont voté pour le Front républicain qui la préconise mais dont le chef Guy Mollet, une fois élu, ne l'a pas réalisée. Par la suite, consultés une fois de plus, et cette fois directement par référendum, ils vont répondre à de Gaulle,oui pour l'autodétermination.
La guerre d'Algérie débute en 1954 par une série d'attentats du FLN, dont l'un des dirigeants le plus populaire auprès des Algériens est Ahmed Ben Bella. Ce groupe, sécessionniste du Mouvement national algérien de Messali Hadj, est partisan de l'action violente pour obtenir l'indépendance. Le choc est rude pour la France qui considère l'Algérie comme territoire français où, sur dix millions d'habitants vivent un million d'Européens, les Pieds-Noirs. Ces derniers, pour la plupart, refusent catégoriquement l'indépendance, bien qu'ils soient en grande partie responsables de cette situation. En effet, les représentants des Français d'Algérie ont constamment bloqué toutes les réformes assimilatrices, même les plus minimes, tendant à reconnaître enfin aux musulmans algériens la pleine citoyenneté française. Le ministre de l'intérieur, François Mitterrand, déclare à la suite des attentats du FLN de la Toussaint 1954 :
la seule négociation, c'est la guerre. Cette guerre mobilise des moyens militaires et politiques de plus en plus importants. En 1957, les parachutistes du général Massu sont chargés par le gouvernement socialiste d'investir Alger et d'y supprimer le FLN. Ils démantèlent les réseaux terroriste FLN en utilisant des moyens réprouvés tant par la loi que la morale et par le règlement militaire, en toute connaissance du gouvernement français de l'époque. À la fin de cette bataille d'Alger, les parachutistes français sont guidés dans leurs arrestations des sympathisants FLN par de jeunes musulmans qui, impressionnés par leurs résultats, croient à la victoire finale de la France. Cependant, les moyens employés, notamment la torture et les exécutions sommaires baptisées corvées de bois, heurtent l'opinion métropolitaine. Les succès remportés dans ces conditions ne cessent d'augmenter le nombre des partisans de la rébellion au point de faire oublier les atrocités très nombreuses commises par certains FLN, comme le massacre, femmes et enfants compris, de la population de Melouza contrôlée par un maquis du Mouvement national algérien rival. Dans ces conditions, la cause nationaliste progresse en Algérie, avec le soutien de l'ONU. Le , la population européenne d'Alger provoque une émeute, entraînant la garnison de la ville puis, avec le soutien d'officiers factieux et d'unités militaires parachutistes, impose à la métropole un changement de gouvernement et de régime (crise de mai 1958). Au grand déplaisir des dirigeants de la IVe République, de Gaulle, qui avait préconisé en vain pour la France de la Libération un régime démocratique doté d'un exécutif fort, est rappelé. Il commence par soutenir les militaires dans une lutte accrue et efficace contre l'Armée de libération nationale algérienne (ALN). À partir de 1959 et en dépit du lancement d'une politique d'essais nucléaires français dans le Sahara algérien, il engage un processus qui conduira à l'indépendance de l'Algérie alors même que l'action armée du FLN et de l'ALN contre la présence française est tenue en échec. Le il reconnaît le droit des Algériens à l'autodétermination et fait approuver ce principe par les Français lors du référendum du 8 janvier 1961. De Gaulle se heurte alors à la résistance des Pieds-Noirs et d'une fraction de l'armée, dont les plus extrémistes, dirigés par quatre généraux, tentent un putsch en avril 1961. Ce dernier échoue mais des partisans de l'Algérie française créent l'Organisation armée secrète (OAS), dans le but de s'opposer aux négociations entre le gouvernement français et le FLN. L'OAS déclenche une insurrection contre l'armée française qui la réprime sévèrement, ainsi que des attentats en métropole.
Le , les accords d'Évian reconnaissent le droit de l'Algérie à l'indépendance. Cette indépendance est avalisée par le référendum d'autodétermination de l'Algérie du 1er juillet 1962 et s'accompagne de massacres de milliers de harkis (musulmans ayant servi l'armée française en qualité de supplétifs et leurs familles) et de l'exode des Pieds-noirs.
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