Idéologie nationaliste algérienne

Idéologie nationaliste algérienne

Page d'un journal
Première page du journal L'Algerie Libre en 1950 pour la célébration du 13e anniversaire du Parti du peuple algérien
Le nationalisme algérien se situe à l'intérieur de deux idéologies : le mouvement socialiste et la tradition islamique ; il est également teinté de populisme. Le lieu de naissance du mouvement indépendantiste, à Paris en 1926, influence son développement idéologique ultérieur. Il initie les premiers militants algériens à des modèles d’organisations socialistes. L’islam consiste en un autre facteur important car la quasi-totalité des Algériens sont restés attachés à leur tradition religieuse. L’islam est à la fois un projet de société et une idéologie. Le populisme quant à lui se manifeste par une méfiance envers les élites, perçues comme des « bourgeois » qui ignorent les réalités du peuple.
La question nationale signifie pour l’opinion publique musulmane une référence à une nation algérienne ; elle trouve son essence dans le refus de l’ordre colonial et dans une perception négative dans tout ce qui oppose au colonisateur : la religion, la culture et la langue. L'aspiration à l’indépendance tire ses origines dans la résistance populaire armée à la conquête française. Le nationalisme algérien s'attache également à l’islam, à l'appartenance au monde musulman et à la volonté de récupérer une authentique identité nationale. Le projet final est la construction de l’État-Nation pour les Algériens, consistant en un point départ de toutes les améliorations possibles, le retour aux sources idéalisées par le passé et à l’islam, la remise des richesses algériennes au profit du peuple algérien et la fin de tous les maux, dont la présence française est tenue pour responsable124.
L'engagement politique apparaît d’abord dans les villes islamiques de l’intérieur avant de s’étendre vers les villes du littoral. D'ailleurs Messali Hadj est né à Tlemcen et Ben Badis à Constantine. Avec l’exode rural, les centres urbains deviennent le lieu de l’élaboration de la politique indépendantiste. Les villes intermédiaires, semi-citadines, semi-rurales telles que Souk Ahras deviennent des agglomérations où le nationalisme est le plus implanté, ce qui a permis aux indépendantistes une progression rapide dans les campagnes. Aux élections municipales de 1947, le MTLD s'empare de la totalité des sièges et représente les Algériens dans 110 municipalités.
La dégradation de la situation sociale et économique des Algériens, la violence de certains colons, la défaite de la France, et la mobilisation d’un grand nombre de musulmans algériens pendant la Seconde Guerre mondiale mènent à une tension qui produit les massacres du 8 mai 1945, et provoque une fracture dans la société coloniale, autant de déclencheurs de la guerre d'Algérie, en 1954. Le projet indépendantiste pénètre profondément la société algérienne et son idéologie continue d’influencer le nationalisme algérien actuel à travers la centralisation de type jacobin et l'idéologie arabo-islamiste, qui traversent toute la doctrine officielle de l’État.

Commentaires