Les Jeunes-Algériens.
Les Jeunes Algériens ou le « Parti des jeunes », appellation qui fait référence aux Jeunes-Turcs,
est un mouvement né de l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie, liée aux
intellectuels citadins ou au commerce moderne, dont les éléments — qui
ont fréquenté l’école française et exercent des métiers intellectuels,
académiques ou administratifs — sont appelés les « évolués ». Souvent laïques, proches des mouvements des Jeunes Turcs et des Jeunes Tunisiens, ils bousclent les élites traditionnelles ; ils englobent deux tendances : d'une part des partisans d’un « patriotisme musulman » et de la nahda (en arabe النهضة), la Renaissance islamique, et d'autre part des assimilationnistes partisans des valeurs héritées des « Lumières » et de la Révolution française. Au demeurant, ces deux tendances restent attachés à l’islam, la civilisation islamique et la langue arabe,
ce qui leur vaut la désapprobation des Européens d'Algérie et la
critique de la presse coloniale, qui les accusent de nationalisme et de panislamisme.
L’émir Khaled, petit-fils de l’émir Abdelkader, est la figure emblématique de ce mouvement ; il avait notamment adressé en 1919 un message au président Wilson réclamant l'application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à l'Algérie15 et la représentation des Algériens à la conférence de Versailles. Il triomphe aux élections municipales d’Alger, puis aux départementales en 1920. Il mène de 1920 à 1923 une lutte contre le système colonial français, notamment par le biais du journal L’Ikdam qui présente le combat pour la cause algérienne et la défense des intérêts des musulmans. Présenté comme un nationaliste anti-français, il est critiqué par la presse européenne de l'époque et dénoncé par les élus administratifs
L’émir Khaled est à l’origine du courant dit du « khalédisme » : un mélange des sphères sociales et politiques. Sur le plan politique, il représente une synthèse entre le communisme anticolonial et l’arabisme naissant, mais également un pont entre l’élite algérienne naissante issue des écoles mises en place par la France, et la masse musulmane auprès de laquelle il est populaire et reconnu comme un meneur nationaliste Cependant, après sa démission et son exil en 1923, son mouvement connait un déclin à la suite des échecs électoraux et à l’abandon par les élus assimilationnistes de la voie nationaliste prise par le mouvement.
Les Jeunes Algériens comptent, comme autres personnalités notables, le docteur Benthami, qui dirige une délégation en 1912 pour mener des réformes politiques, Chérif Benhabilès, signataire d’un manifeste proclamant la naissance du mouvement, Mohammed Ben Rahel, partisan quant à lui d’un meilleur enseignement de la langue arabe ou Mohand Saïd Lechani, figure de l'enseignement « indigène », Sadek Ben Denden, directeur du journal "L'Islam. Organe hebdomadaire démocratique" puis du journal L'Ikdam.
Le mouvement participe activement à la diffusion culturelle et scientifique et à la revendication des droits civiques et politiques : fin du code de l'indigénat, égalité devant l’emploi et le service militaire, libertés individuelles et collectives, instruction, meilleure représentation politique. Il est à l’origine des premiers journaux algériens et de nombreuses associations, ou nadi. Il contribue ainsi à l’émergence du mouvement national algérien dans sa forme moderne.
L’émir Khaled
L’émir Khaled, petit-fils de l’émir Abdelkader, est la figure emblématique de ce mouvement ; il avait notamment adressé en 1919 un message au président Wilson réclamant l'application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à l'Algérie15 et la représentation des Algériens à la conférence de Versailles. Il triomphe aux élections municipales d’Alger, puis aux départementales en 1920. Il mène de 1920 à 1923 une lutte contre le système colonial français, notamment par le biais du journal L’Ikdam qui présente le combat pour la cause algérienne et la défense des intérêts des musulmans. Présenté comme un nationaliste anti-français, il est critiqué par la presse européenne de l'époque et dénoncé par les élus administratifs
L’émir Khaled est à l’origine du courant dit du « khalédisme » : un mélange des sphères sociales et politiques. Sur le plan politique, il représente une synthèse entre le communisme anticolonial et l’arabisme naissant, mais également un pont entre l’élite algérienne naissante issue des écoles mises en place par la France, et la masse musulmane auprès de laquelle il est populaire et reconnu comme un meneur nationaliste Cependant, après sa démission et son exil en 1923, son mouvement connait un déclin à la suite des échecs électoraux et à l’abandon par les élus assimilationnistes de la voie nationaliste prise par le mouvement.
Les Jeunes Algériens comptent, comme autres personnalités notables, le docteur Benthami, qui dirige une délégation en 1912 pour mener des réformes politiques, Chérif Benhabilès, signataire d’un manifeste proclamant la naissance du mouvement, Mohammed Ben Rahel, partisan quant à lui d’un meilleur enseignement de la langue arabe ou Mohand Saïd Lechani, figure de l'enseignement « indigène », Sadek Ben Denden, directeur du journal "L'Islam. Organe hebdomadaire démocratique" puis du journal L'Ikdam.
Le mouvement participe activement à la diffusion culturelle et scientifique et à la revendication des droits civiques et politiques : fin du code de l'indigénat, égalité devant l’emploi et le service militaire, libertés individuelles et collectives, instruction, meilleure représentation politique. Il est à l’origine des premiers journaux algériens et de nombreuses associations, ou nadi. Il contribue ainsi à l’émergence du mouvement national algérien dans sa forme moderne.
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