Maurice Audin
Nationalité Formation Activités Mathématicien, militant politiqueConjointe Josette Audin (de à )Enfant Autres informations A travaillé pour Parti politique Conflit Directeur de thèse Archives conservées par La contemporaine (4 delta 0934)Maurice Audin, né le à Béja (Tunisie) et déclaré mort le à Alger, est un mathématicien français. Assistant à l'université d'Alger, il est membre du Parti communiste algérien et militant de l'indépendance algérienne1.
Après son arrestation le au cours de la bataille d'Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue2. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d'historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, il est tué pendant son interrogatoire par des parachutistes3. Cette thèse a longtemps été rejetée par l'armée et l'État français, qui affirmait qu'il s'était évadé, jusqu'à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l'ordre de le tuer4 au couteau pour faire croire à un meurtre par des Algériens5. La première reconnaissance officielle par la France de la mort en détention de Maurice Audin est faite en , par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant6. Le , le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de l'État français et de l'armée française dans cet assassinat.
Biographie
Famille et enfance
Il est le fils de Louis Audin (1900-1977) et d'Alphonsine Fort (1902-1989), mariés en 1923 à Koléa (Algérie), tous deux issus de familles modestes, lui d'ouvriers lyonnais, elle de paysans de la Mitidja. Au moment de la naissance de Maurice, son père est chef de la brigade de gendarmerie de Béja, dans le protectorat français de Tunisie. Après la Tunisie, Louis Audin est affecté en métropole, puis à Alger.
Études et carrière universitaire
Fils d'un militaire, Maurice Audin devient enfant de troupe et, en 1943, entre en cinquième à l'école militaire préparatoire de Hammam Righa ; en 1946, il est admis à l'école d'Autun ; en 1948, renonçant à une carrière d'officier, il revient faire la classe de mathématiques élémentaires à Alger (au lycée Gauthier).
Il fait des études de mathématiques à l'université d'Alger, obtenant sa licence en , puis un DES en juillet. Dès , il est recruté comme assistant du professeur René de Possel, poste dans lequel il est titularisé en 1954. Il travaille aussi sur une thèse sur « les équations linéaires dans un espace vectoriel dans le cadre d'un doctorat d'État de mathématiques »7.
En , il se marie avec Josette Sempé (1931-2019) ; ils ont trois enfants : Michèle (1954), Louis (1955) et Pierre ().
Engagement politique
Maurice Audin adhère au Parti communiste algérien en 1951, d'abord comme membre de la cellule Langevin de l'Union des étudiants communistes, puis, à partir de 1953, d'une cellule d'Alger. Il fréquente aussi l'association des étudiants musulmans, l'AEMAN (devenue en 1955 l'UGEMA)8.
Face à la guerre d'Algérie
Maurice et Josette Audin font partie de la minorité anticolonialiste des Français d'Algérie, pour qui l'indépendance de l'Algérie est une évidence, ce qui est aussi la position du PCA. Ce dernier est interdit le 8 et devient une organisation clandestine, en relation avec le FLN ; la famille Audin participe à certaines opérations illégales liées à cette situation.
En , Maurice organise, avec sa sœur (Charlye, née en 1925) et son beau-frère (Christian Buono), l'exfiltration clandestine à l'étranger de Larbi Bouhali, premier secrétaire du PCA8.
En , à la suite des nombreux attentats perpétrés contre la population par le FLN9, est lancée l'opération dite « bataille d'Alger », pour laquelle la 10e division parachutiste du général Massu détient les pouvoirs de police dans la zone d'Alger. Cette unité se livre massivement à la torture et aux exécutions sommaires. Paul Teitgen constate 3 024 disparitions en un an dans les cinq départements de la région algéroise et le général Massu avance un bilan des pertes de la Zone autonome d'Alger en neuf mois de « moins d’un millier d’hommes, et très probablement le nombre relativement faible de trois cents tués »9.
En , Maurice Audin héberge un autre dirigeant communiste, Paul Caballero, au moment où celui-ci doit être soigné par un médecin, Georges Hadjadj, membre du Parti.
Arrestation et disparition de Maurice Audin (juin 1957)
Quelques jours après l'attentat du Casino de la Corniche () qui fait 8 morts et 92 blessés, Hadjadj est arrêté et avoue avoir soigné, au domicile de Maurice Audin, l'un des dirigeants du Parti, l'ouvrier métallurgiste Paul Caballero10. Le , Audin est arrêté à son domicile, par le capitaine Devis et le lieutenant Philippe Erulin ; il est transféré vers une destination où il est assigné à résidence. Une souricière est installée dans l'appartement de la famille Audin, et Henri Alleg, ancien directeur du journal Alger républicain et auteur de La Question, y est arrêté le lendemain. À l'exception des militaires, il est le dernier à avoir vu Maurice Audin vivant11. La trace de Maurice Audin est dès lors perdue pour ses proches.
Cette disparition a des effets considérables : c'est le début de l'affaire Audin.
Soutenance de thèse in absentia (décembre 1957)
Au moment de son arrestation, la thèse de Maurice Audin est presque terminée et la soutenance est prévue pour le début de 1958. Au cours de ses recherches, il avait transmis six notes, publiées par l'Académie des Sciences. René de Possel avait cité son travail au cours d'un congrès de mathématiciens tenu en Roumanie en 1956. À la fin de 1956, Maurice Audin était venu quelques jours à Paris pour prendre contact avec les mathématiciens Gaston Julia, Henri Cartan et Laurent Schwartz.
Le , à la demande de René de Possel, directeur de recherche, a lieu une soutenance, in absentia, à la faculté des sciences de Paris devant un public nombreux12,13. Le jury est composé de Jean Favard, président, de Laurent Schwartz, rapporteur et de Jacques Dixmier, troisième membre du jury14. C'est René de Possel qui expose au tableau les résultats d’Audin15.
Maurice Audin est reçu docteur ès sciences, avec mention « très honorable »7,13.
Officialisation de la mort (1963 et 1966)
Le corps de Maurice Audin n'ayant pas été retrouvé, son acte de décès est établi par un jugement du tribunal de grande instance d’Alger () à la date du ; ce jugement est validé en France par le tribunal de grande instance de la Seine le et inscrit en sur son acte de naissance16, alors au consulat de France à Alger17.
Affaire Audin
Plainte de Josette Audin (juillet 1957)
Un aperçu de la situation de la famille Audin est donné le par le journal Le Monde qui évoque assez longuement la lettre adressée par
Mme Maurice Audin, adjointe d'enseignement au lycée Gauthier à Alger
: après l'arrestation de Maurice Audin le 11, « Mme Audin n'eut de nouvelles de son mari que le par la presse qui annonçait son assignation à résidence et par une lettre de M. Pierre Maisonneuve, directeur des cabinets civil et militaire de M. Lacoste, lui faisant savoir que M. Audin […] était en très bonne santé et qu'il lui serait accordé prochainement un permis de communiquer avec lui. […] Le 1er juillet, on lui apprit que M. Audin s'était évadé le à 21 heures au cours d'un transport du centre de triage d'El Biar vers une villa de la rue Faidherbe pour interrogatoire18. »Confrontée à ce décalage inquiétant dans l'information qui lui est fournie à dix jours d'intervalle, Josette Audin dépose une plainte contre X pour homicide le ; une enquête judiciaire est engagée. Josette Audin est assistée par les avocats Jules Borker (1919-2014) et Pierre Braun19, tous deux membres du Parti communiste. L'instruction est confiée à un magistrat civil, le juge Roger Bavoillot20, précédemment instructeur du cas de Djamila Bouhired.
L'affaire Audin dans les médias (juillet-août 1957)
Dans Le Monde, en juillet-, « l'affaire Alleg » est au premier plan, jusqu'à ce qu'il soit finalement inculpé (). La disparition de Maurice Audin prend de l'importance en août : le 13 est citée une seconde lettre de Josette Audin, où elle évoque « les bruits [qui] courent à Alger selon lesquels mon mari serait détenu dans un camp secret », puis le 24 la lettre qu'elle a adressée à la Commission de sauvegarde des libertés. Par ailleurs, à partir du 15, sont systématiquement mentionnées les lettres adressées par des particuliers, généralement des enseignants, parmi lesquels Jean Bruhat, Georges et Jean-Claude Margolin, René Zazzo, Yves Lacoste, Pierre Vidal-Naquet, Paul Veyne et d'autres moins connus21. Début septembre, Josette Audin prend contact avec plusieurs de ces signataires, dont Pierre Vidal-Naquet, qui lui propose de faire une étude circonstanciée de l'arrestation de son époux22.
Dans L'Humanité, qui mentionne sa disparition dès le , le cas de Maurice Audin est surtout évoqué en relation avec celui d'Henri Alleg. Puis, il apparaît en première page le : « Qu'est devenu Maurice Audin ? » et le 24 : « Une lettre de Jacques Duclos à Bourgès-Maunoury sur l'affaire Maurice Audin ». Le président du groupe parlementaire communiste reprend une lettre de Josette Audin, ainsi que le rapport de la Commission internationale sur le système concentrationnaire de Louis Martin-Chauffier (rapport cité assez longuement dans le numéro du ). Il rappelle aussi être intervenu sur ce cas à l'assemblée le au moment d'une discussion sur les pleins pouvoirs.
Création du Comité Audin
Comité Maurice-AudinHistoire Fondation Dissolution Cadre Type Forme juridique Pays Organisation Président Laurent Schwartz (-) Publication Vérité-Liberté (-) En 1957, plusieurs personnes sont à l'origine du premier comité Audin : un professeur d'anglais du prytanée militaire de La Flèche, Jacques-Fernand Cahen, lui aussi entré en contact avec Mme Audin, a l'idée de créer un « comité pour la recherche de Maurice Audin » ; deux assistants, Michel Crouzet et Luc Montagnier lancent une pétition nationale. Le comité est créé en chez le professeur Benjamin Weill-Hallé. Il a pour président le mathématicien Albert Châtelet, à qui succède Laurent Schwartz également mathématicien, et pour vice-présidents l'historien Henri-Irénée Marrou et le géographe (membre du PCF) Jean Dresch23. Le comité, qui inclut aussi Jacques Panijel, Madeleine Rebérioux, etc., se réunit par la suite régulièrement jusqu'en 1962.
Sa première manifestation d'existence est une conférence de presse le , en présence de Louis Gernet, de l'historien Jean-Pierre Vernant, de Josette Audin et de Jules Borker.
Parallèlement, Josette Audin milite aussi contre les disparitions avec d'autres familles de victimes, dont Djamila Briki8.
Un second comité Audin est créé en à Caen, où l'historien Pierre Vidal-Naquet est assistant à la faculté des lettres24. Ce second comité inclut notamment Jacques et Mona Ozouf, Jean-Claude et Michelle Perrot, alors professeurs de lycée25.
Le livre de Pierre Vidal-Naquet : L'Affaire Audin (mai 1958)
Une étape importante est la publication de l'enquête de Pierre Vidal-Naquet en . Il affirme que l'évasion était impossible et que Maurice Audin est mort au cours d'une séance de torture, le , assassiné par le lieutenant Charbonnier26, officier de renseignement servant sous les ordres du général Massu (le général Aussaresses a contredit cette version dans un entretien au journal Le Monde (), affirmant que Charbonnier n'était pas dans le secteur au moment du meurtre27).
L'ouvrage paraît le , la veille de l'insurrection d'Alger qui permet le retour au pouvoir du général de Gaulle.
Après la mort du lieutenant Charbonnier, devenu colonel, son fils publiera des précisions dans l'hebdomadaire Marianne du : le lieutenant Charbonnier a bien arrêté et interrogé Maurice Audin. Mais Audin est une grosse prise, comme le souligne Pierre Vidal-Naquet28, citoyen français, universitaire, membre d'un parti politique alors puissant, on ne peut le traiter comme un « fellagha ». Charbonnier le transmet donc à l'échelon hiérarchique supérieur, au niveau divisionnaire (10e division parachutiste). C'est là qu'Audin succombe, vraisemblablement à la torture. Le lieutenant Charbonnier se laissera calomnier sans rien révéler, par esprit de corps, en couvrant ses supérieurs. Cette explication paraît confirmée par une enquête ultérieure de Jean-Charles Deniau29. Elle révèle, si elle est vraie, une erreur d'analyse de Pierre Vidal-Naquet. Si l'historien a effectué une sérieuse démolition critique de la version officielle, à l'époque, il a remplacé celle-ci par la première hypothèse qui se présentait, influencé par le seul éclairage dont il disposait : les descriptions publiées par H. Alleg et J. Vergès, proches de lui politiquement. Il n'a pas assez tenu compte des logiques de fonctionnement de l'institution militaire. L'analyse de Pierre Vidal-Naquet a été reprise telle quelle dans les mémoires du mathématicien Laurent Schwartz30.
Action du Comité jusqu'en 1962
Le comité Audin est en liaison avec les publications semi-clandestines Témoignages et documents, puis Vérité-Liberté, qui publient les textes (articles, ouvrages) ayant fait l'objet d'une saisie, phénomène assez fréquent jusqu'à la fin de la guerre.
En 1960, il engage un procès en diffamation contre un journaliste de La Voix du Nord (ce procès aura une issue favorable au Comité, mais quelques années après la fin de la guerre).
En , le comité publie à Lyon un tract de solidarité avec Michel Halliez31. Celui-ci, réserviste ayant accompli une partie de son service militaire en Algérie, a renvoyé ses papiers militaires pour protester contre la Légion d'honneur et la promotion du lieutenant Charbonnier, désigné comme tortionnaire et assassin. Michel Halliez est défendu par Robert Badinter. Une première peine32,33 est aggravée en appel à six mois de prison avec sursis et 60 000 francs d'amende. Ayant refusé de reprendre ses pièces militaires quelques mois plus tard, Michel Halliez est à nouveau condamné à six mois de prison avec sursis34,35.
En 1962, le comité publie La Raison d'État, recueil de textes officiels mais ne devant pas être connus du public, sur le système répressif en Algérie de 1955 à 196236.
À la demande des avocats de Josette Audin, l'instruction est transférée à Rennes en et n'est pas terminée à la fin de la guerre (). Un non-lieu est prononcé en , pour insuffisance de charges. De plus, le décret du 37 amnistie « les faits commis dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre dirigées contre l'insurrection algérienne ». Les avocats font appel puis saisissent la Cour de cassation38,39.
En 1966, la Cour de cassation dit n'y avoir lieu à statuer sur le pourvoi, les faits allégués par la partie civile étant amnistiés par une loi40 du de cette année38.
Développements récents (2001-2019)
Le , le général Aussaresses ayant reconnu avoir ordonné au lieutenant Charbonnier d'interroger Maurice Audin41, Josette Audin dépose une plainte pour séquestration et crime contre l'humanité. De nouveau, un non-lieu est prononcé en .
En , Josette Audin écrit à Nicolas Sarkozy, récemment élu président de la République, pour lui demander que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari et pour que la France assume sa responsabilité dans cette affaire. Le , sa fille, Michèle Audin, refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur au motif que le président n'avait pas donné suite à la demande de sa mère ni même répondu à sa lettre42.
En 2012, le président François Hollande se rend devant la stèle élevée à la mémoire de Maurice Audin à Alger et fait lancer des recherches au ministère de la Défense sur les circonstances de sa mort6.
Le , un document est diffusé en exclusivité dans le Grand Soir 3 dans lequel le général Aussaresses (mort le ) déclare au journaliste Jean-Charles Deniau qu'il a donné l'ordre de tuer Maurice Audin4.
Il reviendra aux historiens de travailler sur la véracité de ces déclarations posthumes, de les confronter aux archives relatives à l’affaire Maurice Audin qui ont été récemment ouvertes par François Hollande et de réclamer au gouvernement la restitution par la famille Aussaresses des documents officiels encore en leur possession43.
En , le président Hollande, dans un message adressé à l'occasion du prix de mathématiques Maurice-Audin, reconnaît officiellement pour la première fois au nom de l'État français que Maurice Audin ne s'est pas évadé, qu'il est mort en détention, comme, explique-t-il, les témoignages et documents disponibles l'établissent6.
Dès l'élection du président Emmanuel Macron, un groupe de personnalités comprenant des historiens, des artistes, des journalistes demandent au chef de l'État de mettre à disposition les documents mentionnés dans le message de François Hollande de 44.
Le , le mathématicien et député Cédric Villani indique qu’après avoir parlé de l’affaire Audin avec le président Emmanuel Macron, il peut déclarer que :
Maurice Audin a été exécuté par l’Armée française
45, tout en affirmant qu'il n'y avait aucune trace de cette exécution dans les archives46.Le , les deux députés, Cédric Villani et Sébastien Jumel, appellent à une reconnaissance officielle de l'assassinat de Maurice Audin par l'armée française, en présence de Josette Audin et son fils Pierre47.
Le , le président Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l’État français dans la disparition de Maurice Audin, en présence de sa famille, au domicile de Josette Audin à Bagnolet48.
Josette Audin meurt le 49.
Le 50, un cénotaphe est inauguré au cimetière du Père-Lachaise.
Le , un arrêté du Premier ministre annonce l'ouverture des archives publiques françaises relatives à la disparition de Maurice Audin51,52.
Hommages
Portrait de Maurice Audin, peint sur le mur, rue à Alger.- L'« Association Maurice Audin » organise le prix de mathématiques Maurice-Audin décerné chaque année à deux lauréats, un mathématicien exerçant en Algérie, un mathématicien exerçant en France. Le prix a été remis entre 1957 et 1963, puis de nouveau dans les années 200011. Les présidents en exercice des deux principales sociétés savantes de mathématiques, la Société mathématique de France (SMF) et la Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI) sont membres du jury ; les deux autres membres sont des mathématiciens algériens.
- En 1960, le peintre algérien Mohammed Khadda a intitulé l'une de ses toiles Hommage à Maurice Audin. Elle est conservée depuis 1991 au musée national des Beaux-Arts d'Alger.
- À Alger, une place du centre-ville, à proximité de l'université, porte son nom. Sur cette place Maurice-Audin se trouve, notamment, le siège d'Air Algérie. Par extension, tout le quartier allant de la Grande Poste à l'avenue Didouche-Mourad est désormais appelé « Audin » par les jeunes Algérois.
- Le poète algérien Messaour Boulanouar a dédié à sa mémoire l'un de ses longs poèmes.
- Ernest Pignon-Ernest a réalisé, en 2003, une « intervention urbaine » à Alger, intitulé « Parcours Maurice Audin »14,53.
- Une place Maurice-Audin est inaugurée le à Paris par le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, dans le 5e arrondissement, au croisement de la rue des Écoles et de la rue Saint-Victor54.
- À Vaulx-en-Velin (France), la rue « Maurice-Audin » accueille l'École nationale des travaux publics de l'État (ENTPE) et l'École nationale supérieure d'architecture de Lyon (ENSA Lyon).
- Une rue du « Professeur-Maurice-Audin » lui rend hommage à Rennes.
- La 38e promotion de l'École nationale d'administration d'Alger, sortant en , porte le nom de Maurice Audin.
- L'École nationale polytechnique d'Oran (ENPO), créée en 2012, est baptisée du nom de Maurice Audin en vertu de l'instruction no 1086 du du directeur du cabinet de la présidence de la République algérienne.
- Un gymnase nommé Maurice Audin lui rend hommage à Saint-Vallier (Saône-et-Loire).
- Un espace vert « Josette et Maurice Audin » situé sur les berges du Canal à Aubervilliers près du centre commercial Le Millénaire et réalisé par la SEM Plaine Commune Développement pour l'EPT Plaine Commune a été inauguré le par la maire d'Aubervilliers Mériem Derkaoui 55.
- Un collège « Josette et Maurice Audin » à Vitry-sur-Seine rend hommage au couple56.
Notes et références
- Guerre d'Algérie : révélations sur l'affaire Audin [archive] Le Nouvel Observateur du 1er mars 2012.
- « Audin Maurice » [archive], sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, Le Maitron – Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social.
- Monique Lafon, Le Parti communiste français dans la lutte contre le colonialisme, Éditions sociales, 1962, p. 140.
- « Vidéo. Les aveux posthumes du général Aussaresses : « On a tué Audin » » [archive], sur francetvinfo.fr, France 3, (consulté le 9 janvier 2014).
- déclaration faite lors de son interview au téléphone par Jean-Charles Deniau.
- « Message du Président de la République à l’occasion de la remise du prix Maurice Audin pour les mathématiques - Présidence de la République » [archive], (consulté le 3 juin 2017).
- « Maurice Audin en Sorbonne » [archive], sur histoire.presse.fr, L'Histoire, (consulté le 14 janvier 2014) Cité de Michel Winock, La République se meurt, Gallimard, coll. « Folio histoire », p. 181-183..
- Sadek Hadjerès, « Maurice Audin, la torture et les deux rives » [archive], L'Humanité, 27 mai 2004.
- « Le bilan des victimes du terrorisme […] serait officiellement de 314 morts et 917 blessés pour 751 attentats en quatorze mois », in Guy Pervillé, Lire en ligne Terrorisme et répression s’affrontent dans Alger [archive], Histoire du christianisme, n°6, mars 2001, p. 50-53
- Guerre d'Algérie : les derniers secrets de l'affaire Audin [archive], tempsreel.nouvelobs.com, 20 décembre 2012.
- « Maurice Audin, cinquante ans de silence » [archive], Le Monde diplomatique, 20 juin 2007.
- Dont François Mauriac qui l'a évoquée dans un « Bloc-notes ».
- « M. Maurice Audin obtient le doctorat ès sciences » [archive], Le Monde du 3 décembre 1957, mis à jour le 29 mai 2014.
- Zineb Dryef, « Maurice Audin et les chemins torturés de la mémoire » [archive], sur lemonde.fr, (consulté le 30 mars 2019).
- Laurent Schwartz, Commémoration de la thèse de Maurice Audin. Assassiné pendant la guerre d’Algérie [archive].
- Michèle Audin, Une vie brève, p. 27.
- Son père avait déclaré sa naissance au consulat de France à Béja.
- « À propos de deux disparitions à Alger », Le Monde, 7 juillet 1957, p. 2. La seconde disparition est celle d'Henri Alleg.
- Cf. books.google.fr [archive] ; sans relation avec l'avocat Pierre Braun, membre du MoDem (2014).
- Comité Audin, La Raison d'État, La Découverte, 2002, p. 34.
- Le Monde, 15/8, p. 4, 20/8, p. 5, 22/8, p. 3, 28/8, p. 4, 31/8, p. 5.
- Pierre Vidal-Naquet, Mémoires 2, p. 61.
- Mémoires 2, p. 66.
- Avec Laurent Schwartz, il participe, une dizaine d'années plus tard, à la création du comité Vietnam national.
- Mémoires 2, p. 68.
- Brigitte Vital-Durand, « L'affaire Audin, un mensonge d'État », dans Libération, 12 juin 2001 [1] [archive].
- « Je me suis résolu à la torture. » [archive], Le Monde, 23 novembre 2000.
- Pierre Vidal-Naquet, L'Affaire Audin, Paris, Éditions de Minuit, 1958, p. 85.
- Jean-Charles Deniau, La Vérité sur la mort de Maurice Audin, Équateurs, 2014, 268 p.
- Laurent Schwartz, Un mathématicien aux prises avec le siècle, Paris, Odile Jacob, 1997, p. 384-385.
- Fonds Jean-Pierre Lanvin déposé à l'Observatoire des armements.
- « Témoignages chaleureux en faveur de M. Michel Halliez », Le Monde,
- « Michel Halliez, qui avait refusé son fascicule de mobilisation, est condamné à deux mois de prison avec sursis. », Le Monde,
- « Un "non-violent" dijonnais est condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir renvoyé ses papiers militaires », Le Monde,
- Max Milner, « Une Conscience en correctionnelle », Esprit,
- Comité Audin, La Raison d'État, Éditions de Minuit, 1962 ; La Découverte, 2002, préface de Pierre Vidal-Naquet.
- « Décret no 62-328 du 22 mars 1962 portant amnistie des faits commis dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre dirigées contre l'insurrection algérienne » [archive], Journal officiel de la République française, no 3144 du 23 mars 1962, sur le site egifrance.gouv.fr, consulté le 24 avril 2010.
- Cour de cassation, chambre criminelle « Audience publique du jeudi 22 décembre 1966 » [archive], pourvoi no 66-93052.
- Le pourvoi était en partie motivé ainsi :
« Alors que d'une part, les opérations de police judiciaire ne peuvent être considérées comme des opérations de maintien de l'ordre ou accomplies dans le cadre d'opérations de cette nature, lesquelles ne peuvent s'entendre que des opérations de police administrative, que l'opération destinée à enquêter sur une infraction déterminée et à appréhender son auteur constitue une opération de police judiciaire, que tel est le cas de l'opération au cours de laquelle y… a disparu, et que, en s'abstenant de rechercher si les actes incriminés avaient été accomplis au cours d'une opération de police judiciaire, ainsi que la demanderesse l'y invitait dans ses conclusions, l'arrêt attaqué, n'a pas légalement justifié sa décision, et alors que d'autre part, le fait d'avoir torturé jusqu'à ce que mort s'ensuive un suspect au cours de l'enquête officieuse ne saurait en aucun cas être considéré comme une infraction commise dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre, un tel acte ne pouvant ni ne devant avoir aucun rapport avec le maintien de l'ordre […] »
- « Loi no 66-396
du 17 juin 1966 portant amnistie d'infractions contre la sûreté de
l'État ou commises en relation avec les événements d'Algérie – Article
3 » [archive] :
Sont amnistiées de plein droit les infractions commises entre le et le dans le cadre d'opérations de police administrative ou judiciaire, du rétablissement de l'ordre ou de la lutte contre les entreprises tendant à empêcher l'exercice de l'autorité de l'État ou à substituer à cette autorité une autorité illégale.
, sur le site legifrance.gouv.fr, consulté le 24 avril 2010. - « Maurice Audin. Le fantôme de la torture », Le Monde 2, no 279, samedi 20 juin 2009, p. 59.
- Edwy Plenel, « La lettre de Michèle Audin à Nicolas Sarkozy » [archive], Mediapart, 2 janvier 2009.
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- Henri Alleg, La Question, Paris, Éditions de Minuit, 1958 ; rééditions : Jean-Jacques Pauvert, 1965 ; Éditions de Minuit, 1986 (ISBN 2-7073-0175-2).
- Michèle Audin, Une vie brève, Paris, Gallimard, coll. « L'arbalète », (ISBN 978-2070140015).
- Paul Aussaresses, Jean-Charles Deniau et Madeleine Sultan, Général Aussaresses – « Je n'ai pas tout dit », Éditions du Rocher, (ISBN 978-2268065144)
- Laurent Schwartz, Un mathématicien aux prises avec le siècle, éditions Odile Jacob, (ISBN 2738104622).
- Jean-Charles Deniau, La vérité sur la mort de Maurice Audin, Éditions des Équateurs, coll. « Documents », , 267 p. (ISBN 2849902632).
- Jean Monneret, Histoire cachée du Parti communiste algérien : de l'Étoile nord-africaine à la bataille d'Alger, Via Romana, 2016 (ISBN 978-2-37271-050-3).
- Pierre Vidal-Naquet, L'Affaire Audin, Paris, Éditions de Minuit, 1958 ; rééd. L'Affaire Audin, 1957-1978, Éditions de Minuit, (ISBN 2707313173).
- Pierre Vidal-Naquet, L'affaire Audin par les tracts, Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 10, 2002 ; p. 35-41.
- François-René Julliard, « Le Comité Maurice-Audin : s'engager contre la torture », Le Mouvement social, Éditions de l'Atelier, vol. 2, no 267, , p. 63-79 (ISSN 0027-2671 et 1961-8646, DOI 10.3917/LMS.267.0063)
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- « La vérité sur la mort de Maurice Audin », le , dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
- « Torture et exécutions sommaires au nom de la République française pendant la guerre d'Algérie » [archive], entretien avec Raphaëlle Branche, La Grande H., l'émission d'histoire du Média, .
- Ressource relative à la vie publique :
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