Mouvement ouvrier

Mouvement ouvrier

Le journal anticolonial L’Ikdam
Dans les années 1920, des travailleurs algériens se joignent aux défilés du 1er mai et arborent des drapeaux verts frappés du croissant et de l’étoile rouge. La Confédération générale du travail unitaire (CGTU), une organisation radicale révolutionnaire qui fait scission d'avec la CGT, est plus ouverte aux luttes anti-impérialistes et reconnait la validité des aspirations à la libération nationale. Pour Victor Spielmann, un compagnon de l’émir Khaled, l’avenir de l’Algérie passe par une république mixte et socialiste. En 1924, la CGTU et la section nord-africaine animée par Abdelkader Hadj Ali organisent les « congrès nord-africains ».
La CGTU est par la suite renforcée par l'adhésion de travailleurs algériens des dépôts et des ports, et plusieurs grèves sont menées dans les années 1920 ainsi que les premières luttes de femmes dans les usines de tabac. En 1930, elle rassemble 10 000 syndiqués, avec une forte minorité algérienne. La CGTU se transforme en CGTA (Confédération générale des travailleurs algériens) et rédige le Manifeste aux ouvriers et aux paysans d’Algérie qui, reprenant le programme des communistes et des syndicats nord-africains de la CGTU, annonce une assemblée populaire algérienne et une réforme agraire. Les luttes ouvrières entretiennent un syndicalisme de combat qui devient un lieu de formation des militants. En 1934, des manifestations antifascistes ont lieu face à la montée du « fascisme colonial ». À l’avènement du Front populaire, des grèves suivent le mouvement de en France, demandant l’application des lois sociales, mais l'opposition entre travailleurs français et espagnols d’une part, et marocains et algériens d’autre part, en limitent l'ampleur et la durée. Les grèves à majorités algériennes sont très vives dans trois domaines : le secteur du bâtiment, du liège dans l'Est du pays et au sein des fermes et du vignoble dans la Mitidja et l'Oranie.
Ces luttes aboutissent à une syndicalisation rapide et à nourrir l’aspiration à un État algérien social. Le couple parti-syndicat triomphe après 1945, offrant à l’État national le modèle soviétique de l'État-parti. Le FLN, reprenant le modèle de la lutte armée, présente un front politique doublé par l’ALN. Le mouvement ouvrier a bien modélisé le mouvement national et des courants de la gauche française (trotskistes, anarchistes, et syndicalistes-révolutionnaires) se rapprochent des nationalistes algériens. Pendant la guerre d’Algérie, ces courants français apportent soutien matériel et idéologique aux militants algériens.

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