Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques.

Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques.
En 1943, lors de la Seconde Guerre mondiale, le Parti du peuple algérien approuve le Manifeste du peuple algérien (texte revendicatif de Ferhat Abbas avançant le principe d'une Algérie indépendante), rejoignant ainsi les autres courants du mouvement national, Oulémas et autonomistes pour le mouvement des Amis du manifeste et de la liberté (AML) en 1944. Toutefois, Messali Hadj et certains membres du PPA estiment qu'il est temps de passer à l'action et de profiter de la faiblesse de la France. Le , le dirigeant nationaliste est placé en résidence surveillée à Brazzaville, ce qui provoque le 1er mai suivant des manifestations réprimées à Alger et à Oran, où il y aurait eu trois morts. À l'occasion de la célébration de la victoire du 8 mai 1945, des Musulmans algériens manifestent et déploient, outre les drapeaux alliés, des pancartes affichant des slogans tels que : « Libérez Messali » et « Algérie indépendante ». Ces manifestations, dont il existe plusieurs versions sont réprimés, donnant lieu aux massacres dans le Nord Constantinois, avec des morts de part et d'autre. Elles constituent selon certains un épisode déclencheur de la guerre d'Algérie. Cette importante répression entraine la rupture des militants du PPA avec la démarche d'évolution législative tentée par les AML et les communistes
Alors que Messali Hadj tente de participer aux législatives de 1946 en créant le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MLTD) comme parti légal, le PPA poursuit sa vie clandestine et une aile paramilitaire, l'Organisation spéciale (OS), est créée en 1947 en vue de préparer la lutte armée En 1947, le MTLD triomphe aux élections municipales, ce qui offre aux militants du mouvement l'opportunité de participer à des assemblés élues et marginalise les objectifs de l'OS ; cette victoire suscite également l'inquiétude des autorités coloniales qui mettent en place des plans de trucages des prochaines élections. Le MTLD devient entre 1947 et 1950 un grand parti moderne et il réussit à s'allier plusieurs associations et à en créer de nouvelles : scouts, associations d'étudiants, médersas, mouvements de femmes. Il se présente comme un parti qui réclame la souveraineté et la lutte pour l'indépendance d'un peuple colonisé.
Cependant, de 1949 à 1954, le mouvement PPA–MTLD traverse une série de crises internes. L'année 1949 voit le déclenchement de la « Crise berbériste », provoquée par le désaccord des militants avec la direction du parti sur la définition d'une Algérie arabe et musulmane et la place de l'élément berbère ; la direction décide alors de dissoudre la fédération de France et d'écarter des principaux meneurs du mouvement berbériste. Elle décide aussi de l'expulsion de plusieurs dirigeants kabyles. En 1950, à la suite du démantèlement de l'OS par la police française, les « clandestins » s'opposent à la direction centrale. En 1953, à la suite du IIe Congrès du MLTD, les partisans et les opposants d'un Congrès national algérien s'affrontent, ce qui provoque une sécession au sein du MTLD à l’été 1954.
Ce conflit ne porte pas seulement sur des questions de pouvoir mais également d'orientation. En effet, trois courants s'opposent sur l'idéologie des trois thèmes majeurs de Messali : le prolétariat, l'islam, l'action de masse. Les partisans de Messali, forment le courant des « messalistes », alors que les « centralistes » qui représentent la majorité des hommes du Comité central, ont une vision moins ouvriériste et islamiste. Enfin, la troisième tendance ouvertement activiste, les « activistes », regroupent les partisans de la lutte armée et se constitue dans le « groupe des 22 » puis le « Comité des neuf » qui sont à l'origine du déclenchement de la guerre d'indépendance algérienne le .

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