Palestro (avril-mai 1956)
Près de Palestro, à 70 km à l'Est d'Alger, le , 19 soldats du contingent sont tués dans une embuscade. La presse se fait l'écho de cet accrochage sanglant. Les cadavres mutilés frappent l'opinion. Palestro
restera comme la plus célèbre embuscade de la guerre, le symbole de ce
qui peut arriver de pire : l'attaque surprise, l'impossibilité de se
défendre, la mutilation des cadavres. La hiérarchie militaire saura
d'ailleurs utiliser ce traumatisme pour vaincre les réticences
92. Dans l'après-midi qui suit la découverte des cadavres français, quarante-quatre Algériens sont liquidés sommairement
alors que la
majorité, de l'aveu même des autorités militaires, sont des fuyards qui
cherchent à échapper à l'encerclement organisé par les troupes
françaises au nord de l'embuscade
93.
Au même moment Guy Mollet envoie de nombreux appelés en Algérie. L'émotion est intense en métropole. Le conflit apparaît sous un jour nouveau. L'Algérie n'est plus, comme l'Indochine, un conflit lointain mené par des professionnels mais une affaire intérieure française à laquelle chacun participera, via un fils, un frère, un mari. Du coup, l'opinion métropolitaine devient potentiellement l'acteur principal du drame.
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