Soustelle à Alger (1955-janvier 1956)
Pierre Mendès France nomme Jacques Soustelle gouverneur de l'Algérie. Gaulliste réputé de gauche, cet universitaire connu définit sa politique par le terme d'intégration : égalité des droits entre musulmans et Européens. Cette volonté de réformes n'empêche pas l'intensification des activités militaires. Constatant la faiblesse et la mauvaise volonté de l'administration, Soustelle invente les Sections administratives spécialisées (SAS), dirigées par des jeunes officiers, et qui ont pour but d'améliorer le sort matériel des musulmans. C'est le premier pas dans l'implication socio-politique80.
Il lui faudra mettre en œuvre le plus rapidement possible des réformes, en particulier rendre effectif le statut de 1947, resté lettre morte. Il devra donc appliquer une politique d'intégration de la population musulmane, qui doit bénéficier des mêmes droits que la communauté européenne d'Algérie ou de la métropole. Cette politique va susciter l'opposition de nombreux pieds-noirs, d'autant que Soustelle se propose de réorganiser l'administration algéroise, d'où une autre levée de boucliers contre lui. Le nouveau gouverneur doit enfin surmonter un autre handicap : il a été nommé par Pierre Mendès-France, homme fort peu apprécié de la communauté européenne d'Algérie qui le soupçonne de pratiquer une politique d'abandon de l'Algérie, comme il lui est reproché de l'avoir fait pour l'Indochine, la Tunisie et le Maroc. Soustelle parviendra cependant à gagner en popularité et lors de son départ en , une immense foule de Pieds-Noirs l'accompagnera jusqu'à l'avion devant le ramener en France.
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