Statut juridique des indigènes d'Algérie.

Statut juridique des indigènes d'Algérie.
Tableau d'une école
École de broderie à Alger, fin du XIXe siècle
Au début du XXe siècle, la population algérienne, qui connait une forte poussée démographique, demeure fortement rurale. Même si les grandes villes sont peuplées principalement par les Européens, le salariat se développe et la noblesse algérienne traditionnelle est marginalisée. Affaiblie et bouleversée par la destruction de sa formation sociale traditionnelle, due notamment à la perte de ses terres agricoles et pastorales, la population algérienne ne peut pas s’opposer à l’ordre colonial établi.
Si quelques insurrections, suscitées par le mécontentement social et le refus de la conscription tels que le soulèvement dans les monts des Beni-Chougrane en 1914 et le phénomène des « bandits d’honneurs »2 (qui se développe notamment dans la région des Aurès), ont lieu dans les campagnes surtout, la contestation de l’ordre colonial semble se déplacer vers la ville, où subsiste une bourgeoisie conservatrice fidèle au passé ottoman et, à partir des années 1920, dans l’émigration algérienne en France. Le mouvement national algérien se présente alors en deux tendances, le mouvement religieux des Oulémas et le mouvement moderniste des « évolués », également nommé les « Jeunes Algériens ».
La situation des Algériens musulmans s’aggrave par la crise économique qui frappe le pays après la Première guerre mondiale et qui provoque une famine sévère7. Sur le plan juridique, les musulmans sont des « sujets français » qui ne bénéficient pas des droits et des libertés garantis aux citoyens par la Constitution française. Cette inégalité se manifeste dans différents domaines : code de l'indigénat, service militaire, fiscalité ainsi que dans les accès aux emplois publics. Elle se caractérise également par des restrictions accordées aux libertés publiques : réunions, presse, enseignement et circulation. En 1919, la plus importante réforme électorale avant 1947 permet d’élargir le corps électoral musulman de 5 090 en 1914 à 103 000 pour désigner une cinquante de délégués financiers et de conseillers généraux. Elle permet également à environ 400 000 votants de choisir 1 250 membres d’assemblées locales (djemaa)

Commentaires