Torture pratiquée par les autorités françaises

Torture pratiquée par les autorités françaises

Personnalités, dont le pacifiste italien Lanza del Vasto et l'islamologue français Louis Massignon, jeûnant à Paris en signe de protestation contre l'usage de la torture en Algérie. 1957.
 
 
 
Le 13 janvier 1955, Claude Bourdet publie « Votre Gestapo d'Algérie » (France Observateur) tandis que François Mauriac publie « La question » le 15 janvier 1955 (L’Express). Le 5 avril 1956, Henri-Irénée Marrou dénonce à son tour l'usage de la torture dans « France, ma patrie » (Le Monde).
Pierre-Henri Simon publie Contre la torture au début de 1957. Hubert Beuve-Méry publie en mars 1957 un éditorial contre la torture dans Le Monde (Sommes-nous les « vaincus de Hitler » ?...). Le 27 mars 1957, L’Express publie une lettre du général Jacques Pâris de Bollardière.
En 1957, l'activiste du Parti communiste français et directeur du journal Alger Républicain, Henri Alleg, dénonce l'emploi avéré de la torture par l'armée française, à partir de sa propre expérience vécue lors de la bataille d'Alger, dont il témoigne dans la presse.
Hommage de la ville de Paris à Pierre Vidal-Naquet, militant contre la torture dans la dénomination d'une esplanade du 13e arrondissement.
 
 
En 1956, l'historien Pierre Vidal-Naquet fait publier dans la revue Esprit un témoignage sur des exactions de l'armée française. À partir de 1957, il effectue un travail d'historien sur la disparition de Maurice Audin, jeune mathématicien français, arrêté en Algérie et disparu depuis : il défend la thèse de sa mort sous la torture contre celle, officielle, de sa disparition par évasion. Il en fait un livre, L'Affaire Audin, paru en 1958 et réédité, largement complété, des années plus tard. Il participe ainsi au Comité Audin. Il publie en 1962 La Raison d'état, livre dénonçant l'emploi de la torture.
En février 1958 les Éditions de Minuit publient La Question d'Henri Alleg. Le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », est signé par des intellectuels, universitaires et artistes et publié le 6 septembre 1960. Jean-Jacques Servan-Schreiber, Gisèle Halimi, Beauvoir et Sartre se sont investis dans la dénonciation.
La Fédération protestante de France qualifie de « légitime » et soutient le refus des combattants de participer à la torture. À ceux qui refusent le départ pour cette guerre, elle dit que l'objection de conscience paraît le moyen de rendre un témoignage clair : « Nous ne nous lasserons pas de demander pour l'objection de conscience un statut légal97. »
En 1960, l'abbé de Cossé-Brissac, curé de l'église Saint-Michel de Dijon, se fait connaître pour sa dénonciation de l'usage de la torture par l'armée française qu'il qualifie de péché collectif98.

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