Union démocratique du manifeste algérien.
L'aile assimilationniste du mouvement des Jeunes Algériens évolue en une organisation politique représentée par la Fédération des élus, créée en 1927 et qui se subdivise en 1930 en trois fédérations départementales. Les revendications des élus restent identiques à celles des Jeunes Algériens. Ils prônent une égalité avec les Européens dans tous les domaines et optent pour un attachement administratif à la France ainsi que l’octroi de la citoyenneté française aux différentes catégories d’Algériens78. Les élus sont recrutés parmi les délégués élus des différents assemblés. Les personnalités les plus marquantes sont Ferhat Abbas et le docteur Bendjelloul.
Taxés de « renégats », leur audience reste faible, et les oulémas et
les communistes se dressent contre eux. Ils sont également ignorés par
l’administration française jusqu'à l’avènement du Front populaire
et les nationalistes radicaux dénoncent leur perspective
assimilationniste. Cependant, ces élus jouent un rôle important dans la
formation du nationalisme algérien en établissant une médiation entre
les formes de politique moderne et les populations algériennes ayant le
droit de vote.
Le réformisme politique connait son apogée dans les années 1936-1937, date de la création du Congrès musulman. Les élus approuvent le projet Blum-Viollette. Mais à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement s'est déjà contracté, en raison de l'absence de réformes notables, l’impossibilité de la gauche française d'amorcer la décolonisation et le refus d’accorder la citoyenneté aux Algériens musulmans dans le cadre de leur statut religieux. Seuls quelques cadres attachés à l’administration française et des assimilationnistes continuent dans cette voie du réformisme politique tel que Chérif Sid Cara, qui rejoint les partisans de l'Algérie française. À partir de 1937, le discours anti-colonial des élus ne diffère pas des messalistes ou des oulémas. Les élus se rapprochent des nationalistes et des indépendantistes. Plusieurs chefs de file de la fédération de Constantine affichent des positions autonomistes puis nationalistes.
À la suite des débarquements alliés de 1942, Ferhat Abbas rédige le Manifeste du peuple algérien en 1943 et rejoint les Amis du manifeste et de la liberté. Il abandonne ainsi les revendications assimilationnistes et fonde l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) en 1946, militant pour l’établissement d’un État associé à la France. Son nouveau slogan est
Ferhat Abbas
Le réformisme politique connait son apogée dans les années 1936-1937, date de la création du Congrès musulman. Les élus approuvent le projet Blum-Viollette. Mais à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement s'est déjà contracté, en raison de l'absence de réformes notables, l’impossibilité de la gauche française d'amorcer la décolonisation et le refus d’accorder la citoyenneté aux Algériens musulmans dans le cadre de leur statut religieux. Seuls quelques cadres attachés à l’administration française et des assimilationnistes continuent dans cette voie du réformisme politique tel que Chérif Sid Cara, qui rejoint les partisans de l'Algérie française. À partir de 1937, le discours anti-colonial des élus ne diffère pas des messalistes ou des oulémas. Les élus se rapprochent des nationalistes et des indépendantistes. Plusieurs chefs de file de la fédération de Constantine affichent des positions autonomistes puis nationalistes.
À la suite des débarquements alliés de 1942, Ferhat Abbas rédige le Manifeste du peuple algérien en 1943 et rejoint les Amis du manifeste et de la liberté. Il abandonne ainsi les revendications assimilationnistes et fonde l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) en 1946, militant pour l’établissement d’un État associé à la France. Son nouveau slogan est
ni assimilation, ni nouveau maitre, ni séparatisme. Son programme reprend le projet d’une République algérienne du Manifeste du peuple algérien, l'adhésion à la citoyenneté et aux modalités démocratiques qui la fondent. Abbas revendique le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les militants sont en effet déçus par l’administration coloniale incapable de rompre avec le conservatisme de la minorité dominante et les rapports ne sont jamais interrompus avec les autres nationalistes. En novembre 1954 l'UDMA traverse une crise interne : les jeunes militants sont impatients et ne reconnaissent plus dans les positions de la direction.
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